Le cistre de la Renaissance, probablement dérivé de la citole médiévale, est un petit instrument à dos plat et à quatre cordes, souvent joué avec un plectre. Il se distingue des instruments comme le luth par l’utilisation de cordes métalliques, généralement en laiton ou en acier, produisant un son plus brillant et nécessitant moins d’entretien que les cordes en boyau. Ces cordes métalliques permettaient également une meilleure stabilité d’accord.
Les cistres de la Renaissance étaient souvent dotés de frettes fixes, généralement disposées de manière diatonique, ce qui facilitait la formation d’accords mais limitait l’accès à toutes les notes possibles. À partir du XVIIe siècle, des modèles chromatiques, permettant de jouer toutes les notes, commencèrent à se répandre.
La construction du cistre se distinguait également du luth par son dos plat et ses éclisses courbes, ce qui rendait sa fabrication plus simple et moins coûteuse. Moins fragile que le luth, le cistre était un instrument robuste, facile à entretenir et largement répandu. Sa popularité est d’ailleurs attestée par son usage dans les salons publics et les lieux de rencontre, comme en Angleterre élisabéthaine, où il était fréquent de trouver des cistres dans les salles d’attente des barbiers. Les clients pouvaient ainsi jouer du cistre pour passer le temps pendant leur attente, soulignant son accessibilité et sa place dans la culture populaire de l’époque.

Le luthier Ugo Casalonga a construit pour l’ensemble, une copie du cistre construit par Gasparo da Salò à Brescia en 1560, est actuellement présenté dans la collection “Hill” du Ashmolean Museum d’Oxford (Royaume-Uni). L’instrument est fait en érable ondé et en épicéa du Jura pour la table.