La kontrabasharpa est un instrument de la famille de la nyckelharpa (littéralement “vièle à clés”), instrument traditionnel suédois par excellence dont l’origine remonte au 14e siècle. Ces instruments ont un corps et des mécanismes de clé ressemblant à ceux d’une vielle à roue, tout en étant joués par un archet plutôt que par une roue. La kontrabasharpa est le modèle en usage du XVIIIe siècle au premier tiers du XIXe siècle. Son nom est trompeur et n’évoque pas la tessiture de l’instrument, mais il s’explique par la présence de deux cordes mélodiques situées de part et d’autre d’une corde de bourdon, aussi appelée “corde basse”. Les deux cordes mélodiques sont de ce fait placées “contre la basse”. La kontrabasharpa est pourvue d’un clavier actionnant les deux cordes mélodiques en même temps, contrairement à la nyckelharpa moderne qui comporte trois ou quatre claviers, un pour chaque corde. Par ailleurs, la kontrabasharpa possède des cordes sympathiques, généralement une dizaine (contre douze pour la nyckelharpa moderne).
Le luthier Jean-Claude Condi a construit pour l’ensemble, une copie de la kontrabasharpa présente au musée des instruments du Musée de la musique de Paris (réf. E.1609).
Cet instrument a été acquis par le musée en 1900 mais a appartenu auparavant à la famille du facteur de piano Hugues-Amédée Thibout, qui l’aurait reçu en cadeau de la part du peintre suédois Anders Zorn (1860-1920) grand défenseur de la musique populaire de son pays. Il l’a, par la suite, présenté aux Expositions universelles de 1889 et 1900 à Paris.